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CAC 40, Nasdaq, Dow Jones... La Bourse se précipite-t-elle vers un krach ?

La Bourse donne des signes de faiblesse. Le CAC 40, le Nasdaq et le Dow Jones chutent, sur fond d’incertitudes sur la croissance économique, les profits des sociétés cotées, l’inflation et les taux de la Fed. Faut-il craindre un krach, après un long rally d’ampleur ?

CAC 40, Nasdaq, Dow Jones... La Bourse vacille, sur fond de déceptions sur plusieurs poids lourds de la cote en France (LVMH, Kering, Stellantis, STMicroelectronics…), en Europe (ASML) et aux Etats-Unis (Tesla, Alphabet). A la Bourse de Paris, les actions des géants du luxe ont particulièrement souffert de l’annonce, par le leader mondial du secteur, de comptes moins bons que prévu, sur fond de frilosité du consommateur chinois, qui rechigne à dépenser du fait des incertitudes pesant sur l’économie de l’Empire du Milieu (un marché clé pour le luxe, qui représente entre 20 et 30% du total mondial des ventes).


En outre, aux Etats-Unis, le risque de déception sur les comptes des sociétés cotées est assez élevé. En effet, une augmentation de 10% des profits des entreprises est attendue pour cette année comme pour 2025, alors que la croissance nominale (c'est-à-dire inflation incluse) de l’économie n’est attendue qu’à 4 ou 5% (un rythme assez faible, si on retranche le taux d’inflation). C’est une “déconnexion inhabituelle”, comme le relève Carmignac, alors qu’à moyen terme, “la croissance des résultats des entreprises tend à converger vers la croissance économique nominale”.


Les profits des sociétés cotées risquent de décevoir, attention à l’impact en Bourse


La forte croissance attendue des profits des sociétés cotées repose en grande partie sur les secteurs technologiques en vogue (l’intelligence artificielle, en particulier), mais viendra probablement le moment où la croissance exponentielle des profits des acteurs du secteur de l’IA pourrait s’essouffler. Or, ce secteur au sens large constitue près de 50% de la progression des bénéfices de l’ensemble des entreprises de l’indice S&P 500, rappelle Carmignac. Dans ces conditions, les perspectives globales de profits, alors seulement soutenues par des secteurs plus sensibles à la conjoncture économique, risquent de décevoir, explique le gérant d’actifs. On pourrait alors redouter une convergence par le bas des profits et de la croissance de l’économie.


L’arrivée de Donald Trump au pouvoir pourrait favoriser un regain d’inflation


Par ailleurs, alors que la désinflation tant attendue par les investisseurs en actions semblait bien enclenchée récemment, avec une décélération plus importante qu’attendue des prix à la consommation (indice IPC) annoncée le 11 juillet aux Etats-Unis, le risque assez élevé d’arrivée de Donald Trump au pouvoir (malgré le renoncement de Joe Biden, qui laisse le champ libre à Kamala Harris) pourrait rebattre les cartes, le programme économique du président républicain étant inflationniste.


A ce stade, Donald Trump reste clairement le favori des sondages et des plateformes de paris, relève LBP AM (La Banque Postale Asset Management). L’élection, désormais de plus en plus probable, de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis devrait se traduire par une politique de croissance économique dite “de l’offre”, à l’instar de la politique de Ronald Reagan au début des années 1980, indique Carmignac. Une application du programme de Donald Trump se traduirait par des baisses d’impôts pour les sociétés, de la dérégulation et de l’investissement industriel, ajoute le gérant d’actifs. On pourrait alors assez vite redouter un surcroît d’inflation…


La Fed pourrait être contrariée dans ses projets, la Bourse risque d’accuser le coup


Le programme économique de Donald Trump prévoit un bond des droits de douanes, une faible taxation (notamment sur les sociétés), une baisse de l’immigration et la dérégulation de la finance et de l’énergie. Des politiques qui seraient clairement inflationnistes pour les Etats-Unis à court terme, souligne LBP AM. En effet, la hausse des droits de douanes augmenterait les prix des biens importés et les prix à la consommation. Et elle doperait le pricing power (capacité à imposer ses prix de vente aux clients) des entreprises domestiques en réduisant la concurrence, explique le gérant d’actifs. Des politiques inflationnistes qui rendraient la tâche de la Fed bien plus difficile et pourraient rendre plus incertaine la trajectoire de ses taux directeurs. Les investisseurs en actions ne devraient pas apprécier…


La trajectoire de la croissance économique mondiale est incertaine, quel impact sur les profits des sociétés cotées en Bourse ?


Par ailleurs, la trajectoire de l’économie mondiale reste incertaine. Ces derniers temps, on a observé un certain nombre de mauvaises surprises sur les économies américaine, française et européenne. Aux Etats-Unis, si le secteur des services tend à résister, le secteur manufacturier “surprend à la baisse et se contracte pour la première fois” depuis début janvier, note ABN Amro IS, qui ajoute qu’en Europe, les indices des directeurs d’achats (indicateurs avancés sur la trajectoire de l’économie) sont ressortis inférieurs aux attentes des économistes. L’établissement financier redoute en outre “une nouvelle perte de vitesse dans les prochains mois”, la crise politique en France alimentant les incertitudes, tandis qu’une faiblesse des nouvelles commandes est observée dans l’industrie. Or, un affaiblissement marqué de l’économie aurait un impact sur les profits des sociétés cotées.


Hormis le CAC 40, de nombreux indices actions restent non loin de leurs records


Au-delà de ces différents aléas de taille, les indices actions mondiaux sont - à l’exception notable de la Bourse de Paris (CAC 40) - encore assez proches de leurs records historiques. Et le rally haussier observé depuis le point bas d’octobre dernier est pour le moins impressionnant, avec un bond de 27% sur l’indice actions mondial MSCI World, même après la correction baissière récente. Dans ces conditions, le scénario d’une correction baissière - voire d’un possible krach - n’est pas à écarter.

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